Projet REVPOL – où en sommes-nous ?

Démarré il y a tout juste un an, le projet REVPOL se poursuit en Martinique et en Guadeloupe. Les objectifs principaux n’ont pas changé : permettre aux gestionnaires d’espaces verts urbains, publics comme privés, d’agir pour protéger la biodiversité locale en adoptant des stratégies de végétalisation qui favorisent les pollinisateurs locaux.

Une équipe complète s’est formée au cours de l’année. En plus du personnel de Caribaea Initiative (directrice des programmes, chargée de communication, secrétaire administrative) qui partage son temps entre les différents projets, REVPOL compte deux agents contractuels chargés de la coordination et de la mise en œuvre des actions : Claire Maurice-Madelon (coordinatrice du projet en Martinique) et Délisse Delannay (Chargée de mission en Guadeloupe).

Claire en réunion avec le Conseil Municipal du Lamentin

Au cours des premiers mois, une part conséquente du projet a été dédiée à sa mise en place logistique sur le terrain, en particulier via une sélection des sites. Selon les objectifs, légèrement différents en Martinique et en Guadeloupe, certains sites seront dédiés aux observations, et d’autres à l’expérimentation de nouvelles stratégies de végétalisation, suivies d’observations sur la fréquentation des pollinisateurs. Des actions de végétalisation et de sensibilisation des habitants sont également prévues.

D’un point de vue effectif, le projet se décline dans plusieurs axes : recherche, formulation de recommandations et sensibilisation.

Papillon Agraulis vanillae

La mise en place de stratégies de végétalisation spécifiquement dédiées à la biodiversité locale nécessite en effet de bonnes connaissances scientifiques. Il est donc nécessaire d’étudier comment les plantes, qu’elles soient natives ou exotiques, peuvent influencer la présence des pollinisateurs. Pour cela, Nathan Cyrille a débuté une thèse de doctorat sous l’encadrement du Prof. Bretagnolle, spécialiste des interactions plantes/animaux, et du Dr. Perrot-Minnot, spécialiste des interactions interspécifiques. Installé en Martinique depuis mai 2022, Nathan étudie la « Dynamique des réseaux d’interactions plantes-pollinisateurs sur un gradient d’urbanisation en Martinique – cas des jardins privés et des jardins partagés ». Deux étudiants de master l’ont d’ores et déjà aidé à identifier les cortèges de pollinisateurs attirés par les différentes espèces de plantes, participant ainsi à la confection d’une base de données sur les traits floraux des plantes à fleurs et à l’observation des interactions plantes-pollinisateurs. Certains des sites sélectionnés, évoqués plus haut, sont ainsi concernés par un inventaire et une analyse des espèces végétales qu’ils présentent (identification, statut, morphologie, syndromes floraux, abondance relative, etc.). D’autres sites seront dédiés à une phase plus expérimentale, avec la mise en place d’assemblages de végétaux spécifiquement pensés pour augmenter la diversité des pollinisateurs.

Pour appuyer l’équipe dans l’expertise scientifique, nous pouvons compter sur de nombreux partenaires. L’Université de Bourgogne et l’Université des Antilles permettent le recrutement des étudiants (doctorat, master). Parmi les autres collaborations, nous pouvons citer le Conservatoire National Botanique de Martinique, qui apporte son expertise sur l’identification des espèces végétales locales, ou encore la FREDON, qui assurera l’expertise en ce qui concerne les habitats et les insectes.

Délisse animant un atelier de sensibilisation dans un foyer de Pointe-à-Pitre

Côté administratif, une convention a été mise en place avec la commune du Lamentin en Martinique et celle de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Ces conventions permettront notamment d’obtenir des moyens (humains, organisationnels, logistiques), un réseau d’acteurs locaux et la mise à disposition des sites d’études. Ces conventions facilitent en outre le deuxième axe du projet : la formulation de recommandations sur le choix des plantes et des méthodes de culture pour favoriser les pollinisateurs. Ces recommandations seront adressées aux principaux acteurs du milieu, en particulier les gestionnaires des espaces verts, le personnel des mairies, ou encore les pépiniéristes, tandis que des projets de végétalisation pourront être mis en place directement sur le terrain, en partenariat avec les communes.

Stand REVPOL lors de la Journée don d’arbres Péyi Vert

Enfin, la sensibilisation de publics divers quant à l’importance des pollinisateurs et des bonnes pratiques à adopter pour les préserver constitue le dernier des axes majoritaires du projet. A l’heure actuelle, plusieurs ateliers et réunions ont déjà eu lieu. En Martinique, le projet a notamment retenu l’attention lors de la Journée don d’arbres Péyi Vert (un projet ayant pour objectif la plantation d’un million d’arbres en Martinique), durant laquelle REVPOL a été présenté. Une pépinière s’est ainsi portée volontaire pour fournir des plantes natives des Antilles au projet REVPOL. En Guadeloupe, la proposition d’ateliers de sensibilisation à la gestion différenciée à destination du personnel responsable de la gestion des espaces verts de Pointe-à-Pitre a retenu toute l’attention de la mairie, et devrait être rapidement mis en place. Sur les deux territoires, des présentations grand public ainsi que des ateliers à destination d’élèves de primaire et de collège se sont déjà tenus, et d’autres sont encore à prévoir. Enfin, la végétalisation et l’entretien de certains sites en Guadeloupe inclut une participation forte des habitants, en particulier ceux des sites associés à une école et à un foyer.

Un an après le démarrage du projet REVPOL, le bilan est donc positif. Des ajustements relatifs aux prévisions ont bien sûr été nécessaires, mais tout est maintenant en place pour que les objectifs soient peu à peu remplis. Les actions, tout comme les résultats, devraient ainsi s’accélérer dans les mois qui viennent.

 

Le projet REVPOL est mené en collaboration avec :

 

 

Le projet REVPOL est mené avec le soutien financier l’Union européenne – NextGenerationEU, de France Relance et de l’Office Français de la Biodiversité, dont la contribution s’élève à 143 160,00 €, soit 82 % du montant total.

 

REVPOL – Synthèse des objectifs et conséquences (PDF)